C'est en 1260 environ que fut construite la poterne des Quatre-Mares, pour la facilité des écoliers des faubourgs. Plus tard les cordeliers, comme nous venons de le dire, possédèrent cette maison, ayant été obligés, à cause des guerres , d'abandonner leur monastère qui était entre la porte SaintHilaire et la porte Commune ( depuis porte Dauphine ). Ce terrain s'appelait butte Saint-François, à cause du fondateur de leur ordre. Lors de la construction des fossés de la ville, ce couvent fut abattu, le cimetière détruit, et les religieux firent construire une chapelle dans leur nouvelle maison, et ils y firent transporter les ossements et les tombes de leurs principaux bienfaiteurs.
On remarquait encore en 1790, à la façade de cette maison, cette inscription qui annonçait bien sa haute antiquité : Hœc œdes cadax reparata fuit anno 1540. ( Cette maison, dans un état de caducité, a été réparée l'an 1540. )
On a fait disparaître en 1829 des bustes et des sculptures de bon goût, ainsi que des inscriptions curieuses placées au-dessus de la porte d'une maison qui a appartenu à la famille de Marsangy. Des artistes étrangers ont bien souvent dessiné ces figures qui out été détruites récemment, mais qui embellissent aujourd'hui leur album. Voici ce qu'on lisait au-dessus de cette porte : Omnis fiomo vivens, universa vanitas. 1530. (Tout homme vivant n'est que vanité.) De chaque côté, au-dessus des pilastres, deux génies portaient des écussons sur lesquels on lisait à droite cette maxime du temple de Delphes : Nosce te Ipsum. (Connais-toi toi-même.) A gauche la même pensée était répétée en grec. Les ornements qui décoraient l'entrée de cette maison, paraissaient être du même maître qui a sculpté la petite porte de l'archevêché donnant sur la Grande-rue, et qui fut construite en 1525, sous l'épiscopat de l'archevêque de Sens, Etienne Poncher.
A côté de la maison des Quatre-Mares, a existé la manufacture royale de velours sur coton qui a joui d'une grande réputation, et qui a été abandonnée quelques années après la révolution de 1789. Cette maison a appartenu anciennement a M. Pelée , lieutenant criminel, lequel y faisant faire des fouilles et des fondations, y a découvert de vieux murs revêtus de marbre, qui ont paru être un ouvrage des Romains.
Poterne de Garnier des prés