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Le 6 Septembre 1943, un B17, le "SLIGHTLY DANGEROUS" s'écrasait en faisant 6 victimes.
Le sort d'un quelconque groupe d'aviateurs engagé dans les hostilités est de diminuer inévitablement en nombre. Naturellement, le rythme des pertes varie. Dans certains cas, une nouvelle unité lancée dans la bataille peut être décimée en quelques jours, alors qu'une autre, sur un théâtre d'opérations moins turbulent, peut passer plusieurs mois sans souffrir de perte.
Les avions et les équipages des escadrilles de bombardement qui arrivèrent en Angleterre durant l'été 1943 ne restèrent pas longtemps en scène. La plupart tombèrent en essayant de soutenir l'offensive du Bomber Command, visant à effectuer de profondes pénétrations sans escorte dans l'espace aérien du Reich Hitlérien.
L'avion qui s'est écrasé à La Chapelle-Champigny (Yonne) le 6 Septembre 1943 était un B-17 de la 560ème escadrille intégrée au 388ème Groupe de Bombardement.
Alors que l'escadrille était l'unité volante de base dans l'Army Air Force, on effectuait normalement les opérations sur la base du groupe, particulièrement en ce qui concernait le bombardement lourd. Chaque "bomb group" ( le mot "bombardement" était normalement abrégé en "bomb" dans le jargon de l’US Air Force) était doté de quatre escadrilles qui restaient siennes tout au long de son existence. On trouvait ici en compagnie de la 560éme les 561éme, 562éme et 563ème escadrilles.
Il n'y eut d'abord qu'un petit nombre d'hommes affectés au groupe, la plus grande partie de l'enrôlement se faisant à Wendover Field, dans l'Utah, de Février à Avril 1943. C'est là que les navigants et les équipes au sol, frais émoulus des camps d'entraînement, étaient intégrés à un noyau déjà existant. Les B-17 D et E déjà fatigués étaient affectés à l'entraînement des équipages au bombardement et au vol en formation. Quelques escadrilles ne disposaient que de six appareils chacune à la fin du mois d'Avril 1943.
La rumeur, prompte à brocarder les institutions militaires à l'époque, laissait croire que le groupe emmène ces bombardiers vieillissants et usés à la guerre. Cette rumeur s'avéra heureusement non fondée lorsque le 388ème BG passa à la Base de Sioux City dans l'Iowa pendant les premiers jours du mois de Mai. Des B-17 flambant neufs y étaient attendus, la plupart sortant de chez Boeing, avec en plus quelques avions venant des usines Douglas et Vega. La dotation unitaire d'une escadrille était de dix avions, neuf d'entre eux étaient affectés aux neuf équipages de combat, le dernier étant l'avion d'Etat-major piloté par le chef de l'Escadrille et les Officiers les plus élevés en grade, même s'ils ne constituaient pas un équipage de combat. Leur avion était en réalité un appareil de réserve. Deux B-17 alloués à l'Etat-major du groupe restaient également en réserve.
On prépara 42 B-17 pour le voyage transatlantique de début Juin 1943, un 43ème appareil ( 42-30228 ) de la 562ème escadrille ne prit jamais son envol pour l'Europe.
Les noms de baptême étaient un ornement toléré sur le nez des bombardiers dans la plupart des unités destinées au front. Le numéro de série officiel représentait en effet une identité fade, alors que les noms individuels étaient appréciés en tant que référence plus facile et plus personnelle parmi les membres du groupe. Chacun des B-17 du lot d'origine reçut un nom.
Ils partirent de Gander et traversèrent l'Océan d'une traite jusqu'à Prestwick, un appareil de la 563ème escadrille disparut en route, mais entre le 23 Juin et le 12 Juillet 1943, 41 B-17F arrivèrent à la base du 388ème Groupe en Angleterre, où ils devaient rester pendant plus de deux ans.
C'était KNETTISHALL, située entre le village du même nom et Coney Weston dans le Nord-Ouest du Suffolk, à environ cinquante kilomètres de la côte Est de l'Angleterre.
La base était située au milieu de terrains bien boisés au bord d'une grande forêt de bruyères et de conifères connue sous le nom de Brecklands.
KNETTISHALL était encore en construction mais la piste d'envol, à l'exception de quelques aires bétonnées dans la zone de dispersion, était finie. Un seul hangar était utilisable et beaucoup de logements préfabriqués n'étaient pas terminés, aussi donna-t-on au début de grandes tentes aux équipes de personnels au sol. En dépit du manque d'installations, la vie dans ce site n'était pas déplaisante à la bonne saison.
Les préparatifs de combat furent accélérés, en particulier l'entraînement des navigants aux procédures de combat. Les forteresses volantes furent modifiées au standard de la 8ème Air Force, ce qui entraînait entre autres choses un changement de radio et l'installation d'une mitrailleuse de 12,7 mm dans le nez vitré.
La première mission du 388ème "Bomb Group" consista en une légère pénétration pour bombarder un objectif à Amsterdam le 17 Juillet 1943. A la suite de quoi, en dépit de son manque d'expérience, le groupe fit partie de la plus grande offensive de la 8ème Air Force, lors d'une semaine de beau temps à la fin du mois. Elle était dirigée contre des objectifs situés à 800 ou 1000 kilomètres de la base avec de nombreuses heures de vol au dessus du territoire ennemi. Connue sous le nom de "Blitz Week", cette série de missions fit connaître au 388ème groupe la dure réalité des combats. En six jours il perdit plus du quart de ses effectifs et le moral s'évanouit au fur et à mesure que les jeunes gens commencèrent à envisager l'anéantissement. Le début de cette série eut lieu le 24 sur un objectif norvégien et pour la seconde mission, le groupe revint entier. Le lendemain eut lieu le premier vol à l'intérieur de l'Allemagne où l'opposition de la chasse ennemie pesait lourd de son expérience, mais ses attaques ne furent pas dirigées contre le 388ème. On aperçut pourtant un bombardier de la 563ème escadrille se détacher de la formation pour des raisons inconnues et il ne revint pas, sans doute intercepté par des chasseurs allemands en cours de route. Ce fut la première perte du groupe.
Quand, pour le troisième jour consécutif, le 388ème groupe partit en guerre pour attaquer cette fois une usine de caoutchouc de Hanovre, il attira une réplique considérable de la part de l'ennemi. Se trouvant attaquées de façon presque constante par les chasseurs et la D.C.A. tout au long de leur voyage en espace aérien ennemi, cinq des forteresses du groupe ne revinrent pas et dix autres appareils sur les 21 qui étaient partis revinrent avec des dommages dus au combat. Pour le trajet retour, les restes du groupe rejoignirent l'arrière du 100ème groupe, mais les attaques des chasseurs ne cessèrent qu'une fois les bombardiers largement sortis d'Allemagne.
Le 17 Août 1943, le 388ème Groupe prenait part à la première mission "va-et-vient" de la 8ème Air Force, bombardant la fabrique de chasseurs de Regensburg avant d'aller se poser sur des bases d'Afrique du Nord. Le 24 Août le Groupe retourna en Angleterre avec le reste de la force "va-et-vient" de B-17, en profitant pour bombarder un aérodrome à Bordeaux en cours de route. Ce fut un nouveau vol de plus de onze heures et de nombreux bombardiers étaient presque à cours de carburant en arrivant au Sud de l'Angleterre.
Les quelques missions suivantes furent moins mouvementées.
Ce qui aurait dû être une mission marquante sur STUTTGART, le 6 Septembre 1943, se transforma en désastre pour la 8ème Air Force et tout spécialement pour le 388ème Groupe.
La météo se détériora et le flot des bombardiers fut scindé par d'épais nuages. Près de Strasbourg, le 388ème Groupe qui assurait le rôle vulnérable de position basse de la formation, se trouva soumis à une attaque des chasseurs très intense. L'escadrille basse du groupe formée d'appareils de la 563éme fut anéantie dans la bataille qui s'ensuivit. Tout compris, le 388ème Groupe perdit onze des 21 B-17 qui avaient passé la côte ennemie.
STUTTGART se révéla être la mission la plus meurtrière de la guerre pour le Groupe.
Peu après ce désastre, l'historiographe du groupe écrivit "Les aviateurs ont été impressionnés par l'idée que leurs chances de survivre à un tour d'opérations étaient quasiment nulles et avaient laissé entrer dans leur esprit, et dans celui du personnel au sol, l'idée que l'Allemagne pouvait encore gagner la guerre parce qu'en attaquant l'ennemi nos forces étaient saignées à blanc".
La forteresse volante qui s'est écrasée à La Chapelle-Champigny a décollé de KNETTISHALL le 6 Septembre 1943 à 5h30 pour aller bombarder STUTTGART.
L'équipage était composé de dix hommes:
- Pilot 0-735798 1st Lt Demetrios KARNEZIS.
- Co-pilot 0-680204 2d Lt John W. GEORGE.
- Navigator 0-735187 2d Lt William J. FRAZIER.
- Bombardier 0-736778 2d Lt Richard V. LOVELESS.
- Radio operator 33350023 T/Sgt Jean A. LAWRENCE.
- Top turret gunner 31093913 T/Sgt Arthur C. GAY.
- Ball turret gunner 33249375 S/Sgt Alvin E. MORRISON.
- Waist gunner 35446416 S/Sgt Ashpy P. SMITH.
- Waist gunner 13088996 S/Sgt Ray A. SCHWABENBAUER.
- Tail gunner 31165676 S/Sgt George L. LINCOLN.
Avant que l'avion ne s'écrase, cinq d'entre eux réussirent à sauter en parachute. Les cinq autres périrent en touchant le sol de France, entraînant dans leur tragique destin une victime civile : Mme Marie DUMANT .
Jean A. LAWRENCE, Alvin E. MORRISSON, Ashpy P. SMITH, George L. LINCOLN et Ray A. SCHWABENBAUER reposent aujourd'hui dans le cimetière de Champigny.
Les cinq membres de l'équipage qui avaient réussi à sauter avant le "crash" connurent des fortunes diverses. Deux d'entre eux réussirent à s'évader vers l'Angleterre grâce à l'aide des réseaux de résistance, les trois autres furent faits prisonniers par les occupants..........
lire la suite sur http://champigny.89.free.fr/B17.htm
http://www.aerosteles.net/fiche.php?code=champigny-b17&lang=fr
Mise à jour le 2 septembre 2018
Âgé de 96 ans, le lieutenant-colonel Demetrios Karnezis est l’invité des cérémonies du 75 e anniversaire du crash de son bombardier en 1943.
Depuis 1947, la commune de Champigny commémore le crash du bombardier B-17, tombé sur La Chapelle-Champigny en 1943 et rend hommage aux cinq aviateurs américains qui reposent au cimetière communal. Ce crash a également fait une victime civile, Marie Dumant. Les cinq autres aviateurs qui complétaient l'équipage ont pu sauter en parachute avant le crash.
Le dernier survivant
Ce week-end, pour le 75 e anniversaire de cet événement, quatre familles américaines font le déplacement. Avec elles, le dernier survivant des dix membres de l'équipage sera présent : le pilote du B-17. Le lieutenant-colonel Demetrios Karnezis a aujourd'hui 96 ans. Il sera l'invité d'honneur de ce week-end commémoratif.
Une exposition historique retraçant la mission du B-17 depuis son départ en Angleterre, jusqu'à l'évasion de son pilote et copilote à partir des côtes bretonnes, se tiendra dans la salle du conseil municipal de la mairie, du 1 er au 4 septembre. Les visiteurs découvriront des centaines de photos et documents inédits, issus des archives françaises, américaines, anglaises et allemandes.
Dimanche, les cérémonies commenceront dès 9 heures, avec une messe dans l'église Saint-Martin de Champigny, suivi d'une cérémonie au monument aux morts et d'une seconde cérémonie au mémorial, rue de Beaumont, sur le lieu du crash, avant que le cortège se rende au cimetière pour honorer les tombes des soldats.
mon site qui relate cette histoire.... http://www.histoire-sens-senonais-yonne.com/…/un-bombardier…
Photos prises à la cérémonie ce 2 septembre 2018 . J-Y P L
https://drive.google.com/…/1ygQCJSyf-we0aZPWpxRat1uPNVHx6cyF